Précisions sur mon idée de solution pour Fortis


Actualité / mercredi, décembre 24th, 2008

Hier je donnais quelques brides de mon idée de solution pour Fortis qui arrangerait tout le monde. Aujourd’hui je la précise.

Ma proposition va dans un premier temps dans le sens d’une « dénationalisation » et dans un deuxième temps dans le sens d’une OPE entre les actionnaires du holding et BNP (cette deuxième opération étant facultative et nécessitant l’avis des experts).

Opération 1 :

Je propose que le holding rembourse à l’Etat les 2 X 4,7 milliard qu’il a payé et récupère la banque en échange. Comment financer ce remboursement me direz vous ? En récupérant la banque, le holding récupèrerait aussi 100% du portefeuille de produits structurés (les toxiques) qui a été évalué à 10,4 milliards. Le holding pourrait donc céder 90% de ce portefeuille à l’Etat pour lui rembourser les 9,4 milliards que ce dernier avait « avancé » pour sauver la banque.

A ceux qui pourraient me dire que l’Etat se ferait gruger dans l’opération je réponds :

-Que si le deal que l’Etat avait prévu avec BNP devait se faire, l’Etat perdrait beaucoup plus qu’avec ce plan (L’Etat perdrait 5 milliards d’EUR vu qu’il avait accepté de se faire payer en action BNP sur base d’une valeur de 68 EUR alors qu’elles valent moins de 30 EUR aujourd’hui).
-Que l’Etat avait décidé de ne laisser que 66% de ce portefeuille aux actionnaires en disant que ces derniers pouvaient être contents. Si l’Etat est cohérents avec lui même, 90% de ce portefeuille devrait pleinement le satisfaire.
-Que l’Etat a toujours dit que son but n’était pas de se faire un bénéfice dans l’opération et qu’il était prêt à faire un geste pour les actionnaires.

Autrement dit, la perte de l’Etat avec cette opération serait bien moins importante que s’il devait s’obstiner dans son plan initial et cette perte se ferait au profit des actionnaires belges plutôt qu’au profit d’une banque française.

Si c’est ce plan qui aboutit, au final, le holding se retrouverait comme dans sa situation de fin septembre avec « juste » la partie hollandaise en moins.

Qui plus est, vu le délai obtenu par Modrikamen, ni Fortis ni l’Etat ne sont encore liés à BNP.

Ça c’est la première partie de mon idée.

Opération 2 :

Après évaluation des experts, les actionnaires Fortis décideront eux-mêmes de l’avenir du holding.

Même si il semblerait que la banque puisse vivre en stand-alone, je ne pense personnellement pas, en tant qu’actionnaire, que ça soit une bonne idée.

Sous réserve de cette évaluation, la deuxième partie de mon idée consiste donc en une offre publique d’échange d’actions Fortis holding/BNP Paribas. Les actionnaires Fortis deviendraient des actionnaires BNP et ça arrangerait beaucoup de choses (cfr mon autre message)

Une réponse à « Précisions sur mon idée de solution pour Fortis »

  1. Thibs, c’est moi, VDB. Tu as de la chance que ma fille est gravement malade à l’hôpital et que j’ai été contraint d’arrêté mon blog. En lisant le rapport des experts, j’ai beaucoup pensé à toi et aux deux minables demi-arguments que tu as mis en avant contre moi. Je me serais fendu d’un petit billet à ton égard assez amusant. La seule erreur que j’ai commise est d’avoir cru que tu pouvais avoir raison ! Pour le reste, les experts sont clairs. (1) Le sort de Fortis Assurance était lié à celui de Fortis Banque. Les experts ne parlent même pas de séparation légale (car ça n’a évidemment aucune importance). En revanche, les experts disent (a) que le Holding (c-à-d pas uniquement la banque) avait des graves problèmes (Il ne fait aucun doute que Fortis Banque a connu en date du 26 semptebre une crise de liquidités très aigüe mettant clairement en cause la continuité du pôle bancaire et, dès lors, certainement également la continuité de la société holding elle-même) (b) Il y avait un contrat qui liait le sort des deux activités (Un contrat très strict lie les deux entités et son échéance est fixée en 2017) et (c) Le lien économique est indéniable (Une particularité de l’évaluation de Fortis Insurance est qu’elle est fortement dépendante de Fortis Banque. Le maintien d’un lien fort entre les deux entités est donc un élément essentiel de l’évaluation). J’ai lu ton demi argument pittoyable sur le forum de l’Echo (les experts ne disent rien à une page précise). Si les experts ne disent rien, c’est qu’ils ne disent rien. Ca ne veut pas dire qu’ils te donnent raison ! (2) L’intérêt général. Là, tu n’as même pas pris la peine de répondre tellement les experts ont été clairs de nombreuses fois. Les entreprises privées ne font pas ce qu’elles veulent ! Elles doivent respecter l’intérêt social ; lui-même interprété de manière très large par la jurisprudence comme étant l’intérêt général. Les entreprises privées sont donc tenues de respecter celui-ci (Dans le droit des sociétés, la notion d' »intérêt social » est une notion-clé. La doctrine juridique et la jurisprudence contemporaines s’accordent à ne pas faire coïncider l’intérêt social avec le seul intérêt des actionnaires. L’intérêt social est plus large et embrasse l’intérêt de tous ceux qui ont un intérêt immédiat à la survie de la société auquel elle appartient. Il est clair que dans le cadre d’un groupe d’actif dans les secteurs bancaire et de l’assurance, l’intérêt général jour un rôle plus important encore. Cette vision est aussi reflétée dans les décisions judiciaires rendues dans la présente affaire.). Bref, tu es ridiculisé.

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