Madame Laga oublie quelque chose


Général / mercredi, février 18th, 2009

Voici ma réaction à l’article

http://www.lecho.be/actualite/entreprises_finance/Fortis___une_decision_en_refere_peut_etre_tres_dangereuse__(KUL).8146075-584.art

Madame Laga dit « il reste un protocole d’accord, opposable aux tiers, impliquant BNP Paribas. Ce protocole reste susceptible d’être con
crétisé. »

Elle a en partie raison mais méconnaît surtout le fait que ce protocole a été imposé au CA en place qui, en pratique, n’a pas eu voix au chapitre pendant les négociations. Ce fait a été confirmé par les 2 signataires du protocole côté Fortis holding (Messieurs Hessels et Bodson). La Cour d’appel a prononcé son jugement sur base de ce fait ET sur base du fait que les règles de gouvernance de Fortis (reconnues d’application par les statuts) n’ont pas été respectées.

Pour faire cesser l’incertitude juridique, il faut casser la validité de cet accord. Il ne fait pour moi AUCUN DOUTE qu’il serait cassé par voie judiciaire si BNP devait tenter d’ignorer le vote des actionnaires (pour rappel la date limite est le 28/02).

 Ma certitude se base sur plusieurs éléments objectifs :

 1° En plus de ce que je viens d’expliquer sur l’exclusion du CA aux négociations, je rappelle que ce CA s’est réuni APRES la conférence de presse organisée par le gouvernement

 2° Il y a des erreurs administratives manifestes qui font l’objet d’un recours en annulation au conseil d’état (via l’ADAF)

3° Il y a une procédure pénale intentée pour escroquerie (via l’ADAF aussi) à l’encontre de BNP et « le pénal tient le civil en l’état »

4° Un juge ne peut ignorer la décision de plusieurs milliers de personnes qui se prononçaient sur l’avenir du groupe dont ils sont propriétaires

10 réponses à « Madame Laga oublie quelque chose »

  1. Pour la prochaine fois où tu passes à la télé et éviter d’être ridicule :

    L’autre chiffre « officiel » dans ce dossier vient en droite ligne de BNP Paribas qui a annoncé vouloir réaliser quelque 500 millions d’économies, « ce qui représente environ 5.000 emplois », a poursuivi l’avocat Bonhivers (du bureau Modrikamen).

    http://www.lecho.be/actualite/entreprises_finance/_1.600_departs_naturels_en_cas_de_stand_alone__(Modrikamen).8148541-584.art

  2. J’ai dit que 750.000.000 divisé par 30.000 fait 25.000 … prends ta calculatrice et essaye tu verras que j’ai raison 😉 J’ai cité ce chiffre pour la symbolique car 30.000 EUR est un chiffre qui parle aux gens et 25.000 est le nombre d’employés. Et je peux te dire que j’ai fait mouche avec ça (si tu étais venu à l’AG du 11 tu l’aurais bien vu !)

  3. C’est bien de faire de l’arithmétique correcte. C’est encore mieux quand elle a du sens ! Je t’avais dit que le coût de licenciement d’un employé était bien supérieur à 30.000 EUR. Même ton avocat de référence est d’accord avec moi…

    Je n’étais pas à l’AG, n’étant pas assez fou que pour investir dans un canard boîteux… J’ai donc loupé ce qui fut sans doute un grand moment…

  4. L’entreprise Solvay est une entreprise dont la majorité des actionnaires sont encore des descendants des fondateurs (ce qui est unique au monde pour une entreprise de cette taille).

    Cet actionnariat familial se fait principalement par 3 voix :
    1° Le titre côté sur Euronext
    2° Par le biais de holding SOLVAC SA (c’est là que sont mes titres et ceux de ma famille)
    3° Par le biais d’un autre holding qui a exactement la même fonction que SOLVAC SA … à savoir détenir des titres de Solvay SA côté sur Euronext

    En l’occurrence c’est l’ENTREPRISE Solvay SA qui détient 16,8 millions d’actions Fortis et qui votera probablement oui.

    Pour ton info, si l’entreprise dit qu’elle réserve encore sa réponse, c’est notamment car plusieurs actionnaires familiaux ont menacés de tout lâcher si Solvay votait encore oui … et dans le cas de Solvay ça pourrait être une catastrophe si une partie importante de titres étaient mis en vente en un coup.

    Cette affaire Fortis est un grand dilemne pour Solvay car une partie des ses actionnaires veut qu’elle vote oui (groupe mené par de Selliers de Moranville, le cousin d’Abba) et une autre partie veut qu’elle vote non. Si le chiffre informel qu’on m’a communiqué est bon, je comprends que Solvay SA soit fort ennuyé.

    Etant en relation avec un des négociateur, je pense être beaucoup mieux informé que toi …

    Si tu rajoutes à ça le fait que j’ai eu l’occasion de voir LA TOTALITE du rapport McKinsey récemment commandé par Fortis banque je pense plus que jamais savoir de quoi je parle

  5. Je n’ai jamais dit que j’en savais plus que toi ! J’ai parlé des décideurs de Solvay !

    En tout cas, tu confirmes ce que je pensais : des gens bien informés chez Solvay, qui ont toute l’information, ne sont pas forcément et aveuglément contre la transaction !

  6. La décision du oui n’est pas particulièrement fondée sur une information objective … c’est juste du risk management.

    Le risque est le suivant : si BNP laisse tomber le deal, l’état belge menace d’exiger au holding l’application d’une convention illégale (je ne peux en dire plus).

    Même si il y a peu de chance qu’un juge reconnaisse la validité de cette convention, le risque que l’état soudoie un juge servile est possible. Dans ce cas, le holding risquerait effectivement de tomber en faillite.

    Si j’étais responsable du risk management chez Solvay, j’hésiterais aussi. Les alternatives sont :

    -Savoir que je me fais complètement rouler et tenter de limiter la casse
    -Me battre pour faire valoir mes droits. En cas de réussite le bénéfice serait important … mais le risque que l’état fasse un coup bas pour des raisons d’égo existe.

    La vrai motivation de l’état c’est qu’ils veulent sacrifier Fortis au profit de Dexia qui est dans une situation catastrophique … mais ils veulent absolument la sauver car les actionnaires ne sont pas les mêmes !

  7. Tes théories du complot avec le gouvernement qui soudoie un juge (quelques semaines après l’affaire Leterme en plus !) pour des raisons d’égo sont amusantes. Tu en sais sans doute plus que moi ; mais je n’y crois pas malgré tout.

    En tant que contribuable, je trouve qu’il est tout à fait logique de sauver Dexia (actionnaires du secteur public ; c-à-d que Dexia « appartient à tout le monde ») plutôt que Fortis (actionnaires privés).

    De plus, Dexia a été une vraie victime de la crise ; alors que Fortis a cherché les problèmes (avec l’achat d’ABN Amro 4x le prix ; approuvé par ces mêmes actionnaires privés).

    Cela démontre encore une fois que l’Etat a en tête le bien être de la collectivité.

  8. FSA pour Dexia est une erreur au moins aussi grande qu’ABN Amro pour Fortis …

    Entre Dexia dont la situation est castrophique et Fortis dont la situation était inquiétante et l’est de moins en moins, le gouvernement préfèrre la solution qui coûte le plus cher au contribuable …

    La théorie du comlot n’est pas si improbable que ça … plusieurs parlementaires fédéraux (que je renseigne) commencent à en être persuadés.

    J’ai encore trouvé un élément surprenant dans l’arrêt du 18 novembre (dans la syntaxique à partir d’une certaine page) et la note qu’avait fait le premier président de Cours de Cassation Londers démontrait les malversations dans l’arrêt du 12

  9. FSA est une vieille transaction. ABN Amro a été approuvée alors que la crise avait déjà commencé (les consultants avaient d’ailleurs averti Votron !). C’est tout à fait différent !

    Si Fortis va mieux que Dexia, il faudra m’expliquer pourquoi Dexia fait encore crédit à ma société ; alors que Fortis a arrêté… C’est sans doute un cas isolé…

    Je trouve en effet très improbable que le gouvernement actuel ; alors qu’on est en pleine commission d’enquête Leterme se permette encore des libertés avec la justice…

    Tes prises de position pour le moins originales par le passé (BNP qui licencie tout Fortis ; Fortis Insurance intouchabe en cas de faillite de Fortis Banque ; l’intérêt général qui ne s’applique pas ; et j’en passe) m’incitent fortement à penser que certains parlementaires fédéraux sont assez mal renseignés si tu vois ce que je veux dire…

    A propos de décisions de justice, je lis justement dans La Libre : « Fortis Holding conteste en effet l’intreprétation de la cour d’appel selon laquelle le « Fortis governance statement » aurait valeur contraignante, au même titre que les statuts de la société. ».

    Quel est ton avis sur cette question ?

    Pour ma part, il me semble assez clair que le gouvernance statement n’a pas la même valeur que les statuts.

    Sinon, Lippens lui-même avait atteint la limite d’âge selon le gouvernance statement ; mais est quand même resté en place… On pourrait aussi attaquer cette décision alors ?

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